Cette découverte m’a amené à prendre conscience, pour mon plus grand bien, qu’il y avait dans le monde un grand nombre de situations sur lesquelles je n’avais personnellement aucun pouvoir – si j’étais prêt à admettre cela au sujet de l’alcool, je devais faire de même pour bien d’autres choses. Je devais rester calme, sachant que Dieu c’est Lui, pas moi.

RÉFLEXIONS DE BILL, P. 114

J’apprends à faire preuve d’acceptation dans toutes les circonstances de ma vie afin d’avoir l’esprit en paix. À une certaine époque, la vie était une bagarre continuelle parce que je me croyais obligé de passer mes journées à me battre contre moi-même et contre tout le monde. Quand ces batailles se sont révélées perdues d’avance, je me suis mis à me soûler et à pleurer sur mes malheurs. Lorsque j’ai commencé à lâcher prise et à laisser Dieu prendre charge de ma vie, j’ai pu trouver la paix d’esprit. Aujourd’hui je suis libre. Je n’ai plus à me battre contre qui que ce soit ou quoi que ce soit.

Se libérer de la peur est l’entreprise de toute une vie et nous n’arriverons jamais à l’abolir complètement. Lorsque nous sommes gravement éprouvés par une maladie grave, ou en proie à une grande insécurité, nous réagissons tous plus ou moins bien à ce trouble émotif, selon le cas. Seuls les prétentieux proclameront qu’ils sont totalement libérés de la peur.

RÉFLEXIONS DE BILL, P. 263

La peur m’a fait souffrir parce que je manquais de foi. À certains moments, la peur me déchire tout à coup au beau milieu d’un moment de joie, de bonheur ou de gaieté. La foi, ainsi que le sentiment de ma valeur face à ma Puissance supérieure, m’aident à accepter les tragédies et les grandes joies. Le jour où j’abandonnerai toutes mes peurs à ma Puissance supérieure, je serai libre.

Il y a deux solutions au problème de la peur. Nous devons d’abord essayer de nous en libérer autant que possible. Puis, nous devons trouver le courage et la grâce de faire face de façon positive aux peurs non dissipées.

RÉFLEXIONS DE BILL, P. 61

La plupart de mes décisions étaient motivées par la peur. L’alcool me permettait d’affronter la vie, mais à un moment donné, il cessa de pallier la peur. L’un des grands cadeaux que j’ai reçus des AA a été le courage d’agir, avec l’aide de Dieu. Après cinq ans d’abstinence, j’ai dû faire face à une forte dose de peur, mais Dieu a mis sur ma route des gens qui pouvaient m’aider. Grâce à la pratique des Douze Étapes, je suis en train de devenir la personne complète que je souhaite être, et de cela, je suis reconnaissant.

Tel est le paradoxe de la régénération chez les AA : une force qui naît de la défaite et de la faiblesse totale, la perte d’une ancienne vie comme condition pour en trouver une nouvelle.

LE MOUVEMENT DES AA DEVIENT ADULTE, P. 47

Des milliers de coups portés par l’alcool ne m’encourageaient guère à admettre ma défaite. Je croyais avoir l’obligation morale de vaincre cette ancienne « maîtresse » devenue mon ennemie. À ma première réunion AA, j’ai reçu la grâce de sentir qu’il était normal d’admettre mon impuissance devant une maladie qui n’avait rien à voir avec ma « force morale ». J’ai su d’instinct que je me trouvais en présence d’un grand amour quand j’ai franchi la porte des AA. Je n’ai pas eu d’efforts à faire pour prendre conscience qu’il était juste et bon de m’aimer moi-même, selon la volonté de Dieu. Mes sentiments m’ont libéré alors que mes pensées m’avaient tenu en esclavage, et j’en suis reconnaissant.

... si on accordait simplement aux humains une liberté absolue, sans les forcer à obéir à qui que ce soit, ils s’associeraient volontairement pour la cause commune.

RÉFLEXIONS DE BILL, P. 50

Quand je ne me laisse plus dicter des ordres par une autre personne ou par l’alcool, je vis une nouvelle liberté. Quand je cesse de traîner mon passé et tout l’excédent de bagage que j’ai transporté si longtemps, je connais la liberté. On m’a présenté un mode de vie et un mouvement de liberté. Les Étapes sont une méthode « suggérée » pour recommencer une nouvelle vie ; il n’y a pas d’ordres ou d’obligations chez les AA. Je suis libre de servir parce que je le désire et non parce qu’on l’exige. Il va de soi que je vais bénéficier de la croissance des autres membres et que je vais redonner au groupe ce que j’apprends. Le « bien commun » peut croître dans une société de liberté individuelle.

Nous avons découvert la Grande Réalité tout au fond de nous. En dernière analyse, c’est seulement là qu’on peut Le trouver... à chercher vaillamment en vous... Si vous êtes ainsi disposé, vous ne pouvez pas échouer. Vous prendrez nécessairement conscience de votre foi

LES ALCOOLIQUES ANONYMES, P. 62-63

C’est du plus profond de ma solitude, de ma dépression et de mon désespoir que j’ai cherché l’aide des AA. En devenant abstinent et en considérant le vide et la ruine de ma vie, j’ai commencé à m’ouvrir aux possibilités de guérison grâce au programme de rétablissement des AA. En assistant aux réunions, en demeurant abstinent et en faisant mes Étapes, j’ai pu me mettre, avec de plus en plus d’attention, à l’écoute du plus profond de mon âme. Chaque jour j’attendais, plein d’espoir et de gratitude, la foi confiante et l’amour inébranlable que j’avais désirés dans ma vie. C’est ainsi que j’ai rencontré Dieu, tel que je le conçois.

Nous nous sommes rendu compte que Dieu ne se montre pas trop exigeant envers ceux qui Le cherchent. Pour nous, le Royaume de l’Esprit est large et vaste; il englobe tout ; jamais il n’exclut, jamais il ne se ferme à ceux qui le cherchent avec ardeur. Il est ouvert, nous le croyons, à tous les hommes.

LES ALCOOLIQUES ANONYMES, P. 53

Avoir l’esprit ouvert à l’idée d’une Puissance supérieure peut m’ouvrir la porte du « royaume de l’esprit ». Je retrouve souvent l’esprit humain dans les divers dogmes et confessions religieuses. Je peux pratiquer la spiritualité en faisant part de ma vie à d’autres. De cette manière je réintègre la race humaine et me rapproche de Dieu, tel que je le conçois.

Si tu veux, tu peux faire du mouvement ta « puissance supérieure ». Voici en effet un rassemblement de très nombreuses personnes qui ont surmonté leur problème d’alcool. ... plus d’un membre... a ainsi franchi le seuil... leur foi a grandi et s’est approfondie... ils en sont venus à croire en une Puissance supérieure...

LES DOUZE ÉTAPES ET LES DOUZE TRADITIONS, P. 31-32

Quand je buvais, il n’y avait personne de plus grand que moi, du moins à mes yeux. Pourtant, je ne pouvais pas me sourire dans un miroir. Puis, je suis venu chez les AA et, comme d’autres, j’ai entendu parler d’une Puissance supérieure. Parce que je croyais que Dieu était cruel et froid, je ne pouvais accepter cette idée d’une Puissance supérieure. En désespoir de cause, j’ai choisi comme « puissance supérieure » une table, puis un arbre, puis mon groupe des AA. Avec le temps, ma vie s’est améliorée et j’ai commencé à m’interroger sur cette Puissance supérieure. Peu à peu, avec patience et humilité, et aussi beaucoup de questions, j’en suis venu à croire en Dieu. Aujourd’hui, ma relation avec ma Puissance supérieure me donne la force de vivre une vie sobre et heureuse.

Ce mode de vie donne des résultats dans les moments difficiles.

LES ALCOOLIQUES ANONYMES, P. 17

À mes débuts dans les AA je me suis rendu compte que le mouvement était merveilleux pour m’aider à demeurer abstinent. Mais ce mode de vie pouvait-il nous aider à résoudre les vrais problèmes de la vie, à part celui de l’alcool ? J’en doutais. Après plus de deux ans d’abstinence, j’ai eu ma réponse. J’ai perdu mon emploi, j’ai eu des problèmes de santé, mon père diabétique a perdu une jambe et la personne que j’aimais m’a préféré une autre personne ; tout cela en l’espace de deux semaines. Ma vie s’effondrait mais le mouvement des AA était toujours là pour me soutenir, me réconforter, me donner du courage. Les principes appris à mes débuts dans les AA sont devenus le pilier de ma vie ; non seulement ai-je réussi à passer au travers de mes problèmes, mais je n’ai pas cessé d’aider les nouveaux. Les AA m’ont appris à ne pas me laisser abattre, mais plutôt à accepter et à comprendre ma vie au fil des événements.

À force de vivre pendant des années avec un alcoolique, une femme ou un enfant devient presque inévitablement névrosé. Jusqu’à un certain point, la famille entière est malade.

LES ALCOOLIQUES ANONYMES, P. 138-139

Il est important que je me rende compte que, en tant qu’alcoolique, je ne me suis pas seulement fait du mal mais que j’ai aussi blessé mes proches. Il est important que je m’excuse auprès de ma famille, comme ce sera toujours important pour les alcooliques qui souffrent encore de le faire eux aussi. Je dois consacrer le reste de ma vie à comprendre les dégâts que j’ai causés et à tenter de les réparer. L’exemple de ma sobriété peut être pour d’autres une source d’espoir et de foi en eux-mêmes.